La Planète revisitée

Un renouveau des grandes expéditions naturalistes : passer d’une science qui comptabilise à une science qui responsabilise

 « La Planète revisitée » est une initiative lancée en 2007 par le Muséum national d’Histoire naturelle et Pro-Natura International pour combler les lacunes sur la connaissance de la biodiversité et fournir les supports nécessaires à la conservation.

C’est à une série d’opérations d’inventaires massifs qu’invite ce programme en visant les 5 grandes régions du monde. L’ambition est de redessiner, affiner la géographie des « points chauds » de la biodiversité de la planète dans les dix prochaines années pour en préserver l’essentiel. Ces points chauds représentent les régions les plus riches en espèces, mais aussi les plus menacées. Voir Dossier de présentation.

L’angle mort du savoir

Les naturalistes se trouvent, en ce début de XXIe siècle, dans une situation paradoxale.

D’un côté, ils ont pris conscience au cours des 20 dernières années de l’immensité de la magnitude de la biodiversité, et sont passés de l’hypothèse : « Nous connaissons 1,6 millions d’espèces, et il en reste peut-être encore autant à découvrir », au constat : « Nous connaissons 1,8 millions d’espèces, mais le nombre réel se situe probablement entre 8 et 30 millions ». Les espèces connues et nommées ne représenteraient donc qu’entre 5 % et 20 % du nombre réel d’espèces.

De l’autre, le changement climatique et l’érosion de la biodiversité sont au cœur des préoccupations sociétales sur l’environnement. On ne sait pas si c’est « le quart ou la moitié » des espèces qui pourrait avoir disparu « d’ici le milieu ou la fin du siècle », mais l’ampleur de la crise de la biodiversité n’est plus contestée.

Malgré l’ampleur des enjeux, le rythme d’exploration et de description de la biodiversité est dérisoire. Au rythme actuel de la progression des connaissances, il ne faudrait pas moins de 250 à 1000 ans pour aboutir à l’inventaire de la biodiversité réclamé par les décideurs, les scientifiques et les gestionnaires. Un vrai « handicap taxonomique » que dénonce la Convention sur la diversité biologique.

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